Le réchauffement climatique, la perte rapide de la biodiversité et leurs conséquences sur l’air, l’eau et le vivant sont manifestes. Les chiffres annoncés par la communauté scientifique mondiale sont cauchemardesques. La montée des nationalismes et la généralisation des conflits, le cumul des richesses et la paupérisation galopante accompagnent ces phénomènes. Un monde atrophié et sectarisé se crée avec célérité. Il faut s’alerter en agissant - de là où l’on est - de cette spéculation marchande qui déréalise et influe gravement dans tous les domaines,
A l’évidence, ce que certains essayent de faire jusqu’à aujourd’hui, pour inverser ces processus, ne suffit pas.
Ce ne sont pas seulement un sujet technique de décarbonation ou un problème économique de consommation et de croissance à corriger de manière indicielle. Il s’agit d’inventer d’autres perspectives et vite, d’envisager et de formuler tout autrement. C’est un problème ontologique dans lequel l’art, l’architecture et la poésie ainsi que toutes les cultures, peuvent porter des éléments de réponses. Nous devons aujourd’hui proposer un nouveau récit, un nouvel imaginaire, une nouvelle éthique de projets pour notre société.
À partir de Giotto, Masaccio, Pic de la Mirandole, Lippi, Botticelli, Galilée… la Renaissance a su pour exemple, un temps en Europe, sortir l’homme de la « main mise » du Clergé, de la religion, et des dogmes pour ouvrir et proposer un nouveau modèle qui replaçait l’humain au cœur de la pensée.
Mais la largesse de notre monde s’épuise bien plus lourdement qu’alors et si la communication dominante éclaire un flanc, elle suscite en même temps une part « dark » où se niche le pire.
Nous pouvons resituer l’homme et son projet dans le vivant, le sortir de son statut de prédateur et de parasite pour lui redonner une place neuve auprès des autres espèces vivantes sur Gaia, la Terre, en symbiose avec elle et tous ses écosystèmes. Une esthétique et une intelligence sont à fonder en conscience pour sortir de l’archétype néo-libéral de l’argent et de la consommation, pour rejoindre et permettre à des efforts qui pointent déjà dans de nombreux domaines de s’exprimer sans angoisse, et ouvrir vers de nouveaux chemins.